Voïna (titre original : Zavtra). De Andreï Gryazev. Russie. 2012. 1h29. Avec : Natalia Sokol, Oleg Vorotnikov et Leonid Nikolaev. Genre : documentaire. Sortie dvd : 04/10/2016 (Dissidenz films, en coffret avec Pussy riot : une prière punk). Maté en dvd le samedi 18 mars 2017.
De quoi ça cause ? Voïna (« guerre » en russe) est un collectif artistique fondé par le couple Natalia Sokol et Oleg Vorotnikov, et dont sont issus deux des membres des Pussy Riot. Andreï Gryazev retrace ici plusieurs mois du quotidien du couple d’activistes, qui évoluent entre la répression policière, la débrouille pour se loger et nourrir leur enfant Casper, et des actions publiques qui mettent en cause l’arbitraire de la Russie de Poutine. (source : Amazon.fr)
Mon avis Télé Z : Réveiller cette Russie endormie par Poutine et ses sbires : le projet de Voïna, à l’instar de celui des Pussy riot, est de faire du bruit, beaucoup de bruit, afin que celui-ci se fraie un chemin jusqu’aux salauds du Kremlin. Andreï Gryazev colle tellement aux basques de ses activistes (ou plutôt ses « artivistes ») qu’il semble prendre lui-aussi les mêmes risques. Le sentiment d’urgence est total, tout comme la nécessité de dénoncer un système répressif et liberticide. Le film nous présente quelques performances mêlant l’art contemporain à la contestation politique, le tout préparé avec peu de moyens mais avec un culot monstre. Vivant au jour le jour, tels d’authentiques punks (quitte à chourer de la bouffe dans les épiceries et à récupérer des fringues dans les poubelles), les membres de Voïna ne renient jamais leurs principes et sont motivés par un engagement à toute épreuve. Même un bambin participe à l’aventure, et ce sans jamais manquer de l’amour de sa mère (touchante et admirable Natalia Sokol). Si la première partie peut être déroutante pour qui ne connaît pas ledit groupe (aucun commentaire ne vient nous expliquer le sens de leur démarche), leur combat devient ensuite plus évident, notamment lorsque les médias s’emparent de leur cas (les évènements s’emballent avec la vidéo d’une bagnole de flic renversée et l’arrestation d’Oleg et Leo). Le doc s’achève sur deux séquences différentes mais complémentaires. La première, assez grave : une manif située lors des élections législatives russes de 2011 et réprimée par la police. La seconde, plus drôle : un phallus géant tagué sur un pont mobile en érection. Quand la rage rend créatif. 4,5/6
