IT COMES AT NIGHT (Trey Edward Shults, 2017)

332691.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxxIt comes at night. De Trey Edward Shults. États-Unis. 2017. 1h37. Avec : Joel Edgerton, Carmen Ejogo et Riley Keough (Mad Max : fury road). Genre : horreur. Sortie France : 21/06/2017. Maté en salle le dimanche 25 juin 2017.

De quoi ça cause ? Un homme vit dans une maison isolée avec sa femme et son fils dans le but de les protéger d’une menace surnaturelle qui pèse sur le monde extérieur. Pour ce faire, il est obligé de faire preuve d’une certaine tyrannie domestique. Mais l’arrivée d’une jeune famille cherchant refuge va changer la donne : tout le monde a beau se serrer les coudes, la suspicion et la paranoïa ne tardent guère à s’installer, tandis que le danger au-dehors ne cesse de se rapprocher. C’est alors que le père de famille sent quelque chose de monstrueux s’éveiller en lui et qu’il comprend qu’il ne pourra sauver ses proches qu’au prix de son âme… (source : Madmovies.com)

Mon avis Télé Z : On pourrait, à la hâte, classer It comes at night dans la catégorie film d’infectés ou encore dans celle des bandes post-apocalyptiques. Ce qui n’est pas faux. Pourtant, nous ne verrons jamais un malade se prendre pour un zombie, nous n’apercevrons jamais les ruines de notre monde. Si le long-métrage de Trey Edward Shults partage le même contexte que bon nombre d’œuvres horrifiques, il serait plus juste de parler ici de drame psychologique. Ce qui n’empêche nullement la tension d’être palpable et la notion de danger omniprésente. En suggérant que le chaos de l’extérieur peut facilement contaminer l’intérieur, le cinéaste montre que l’humanité n’a plus aucun refuge. Les ténèbres recouvrent la forêt, le doute – et bientôt, l’inévitable conflit – ronge chaque recoin de la maison. Lorsqu’il s’agit de survivre, pire de survivre ensemble, les hommes courent à leur perte. Et il suffit d’un simple détail pour que tout parte en sucette. Depuis La nuit des morts-vivants de George A. Romero et aujourd’hui avec la série The walking dead, nous savons que le huis clos et la peur ne font pas bon ménage. Bien entendu, It comes at night ne fait pas exception à la règle. Dans un registre plus intimiste et rugueux, Trey Edward Shults crédibilise à fond la situation, pousse les spectateurs à s’identifier aux personnages et leur pose cette terrifiante question : que feriez-vous à leur place ? La réponse ne peut qu’être lucide et douloureuse, à l’image d’un dénouement désespéré mais imparable (le dernier plan se passe de commentaires). Car il n’y a ni bons ni méchants dans cette histoire, juste des gens ordinaires essayant de protéger les siens, de perpétuer tant bien que mal une vie de famille. Dérisoire en regard du virus mortel qui sévit dans les environs et peut-être même au-delà. Le script refuse d’ailleurs d’expliquer les origines de l’épidémie et laisse consciemment planer le mystère sur ce sujet. Le metteur en scène ne veut pas nous éloigner de ses protagonistes, tous déconnectés du reste de la civilisation. Déjà peu rassurant, le climat devient encore plus anxiogène quand les cauchemars du jeune Travis viennent ajouter plus de confusion dans la tête de ceux à qui la souffrance et la mort font les yeux doux. En faisant se répéter certains motifs visuels (les condamnés trimballés dans une brouette, Travis penché sur le lavabo et prêt à gerber), les images soulignent la fatalité qui pèse sur les épaules de chacun, comme si les habitudes – loin d’être sécurisantes – laissaient présager le pire. Élaborée avec soin, la photographie apporte beaucoup à l’atmosphère ambiante (les bois et les couloirs de la baraque ont l’air par moment hantés). Visible en salle (un miracle compte tenu de l’âpreté du film), It comes at night est peut-être bien la nuit la plus noire et la plus profonde de l’horreur actuelle. Un signe des temps, sans doute. 5/6

it-comes-at-night-photo-989434
Masques à gaz et shotguns : le nouveau visage de l’humanité.

Auteur : Zoéline Maddaluna

Cinéphage électrique accro aux terrains vagues de l'imaginaire...

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

%d blogueurs aiment cette page :