Pussy Riot : une prière punk (titre original : Pokazatelnyy protsess : Istoriya Pussy Riot/Pussy Riot : a punk prayer). De Mike Lerner et Maxim Pozdorovkin. Russie/Royaume-Uni. 2013. 1h28. Avec : Nadejda Tolokonnikova, Maria Alekhina et Ekaterina Samoutsevitch. Genre : documentaire. Sortie dvd : 04/10/2016 (Dissidenz films, en coffret avec Voïna). Maté en dvd le lundi 20 février 2017.
De quoi ça cause ? Trois jeunes femmes : Nadia, Masha et Katia. Un procès retentissant. Un scandale planétaire. Six mois durant, les réalisateurs ont filmé ce collectif artistique féministe plus connu sous le nom de Pussy Riot, dont trois des membres ont été arrêtés pour une « prière punk » perpétrée dans la cathédrale de Christ-Sauveur à Moscou. Les témoignages des trois jeunes filles incarcérées et de leurs proches ainsi que les images du procès lui-même apportent un éclairage inédit sur un fait divers devenu affaire d’État au retentissement mondial. (source : Amazon.fr)
Mon avis Télé Z : Un doc indispensable pour bien comprendre l’engagement des Pussy Riot et mettre en lumière la parodie de justice dont elles ont été les victimes. Les réalisateurs ne ratent rien d’un procès aussi médiatique (terribles images que celles des trois « émeutières » mises en cage et livrées aux flashs des photographes) que partial (personne n’est dupe : les dés sont jetés bien avant le verdict). En voulant dénoncer la corruption d’un système dans lequel la séparation des pouvoirs, la laïcité, le droit au blasphème – ou tout simplement, la démocratie – n’existent pas, les Pussy Riot ont réveillé le petit monde orwellien de Poutine. Malgré l’intimidation, la répression et l’humiliation, le regard inébranlable de Nadejda Tolokonnikova montre que, si les despotes peuvent emprisonner les corps, ils ne peuvent pas emprisonner les esprits. Si les soutiens sont nombreux (les manifestants font bloc devant le tribunal et bravent les flics), l’apparition de ces orthodoxes au look de bikers font froid dans le dos. Des fanatiques avouant à demi-mot regretter le bon vieux temps où on brûlait les hérétiques… Relatant également le parcours des trois activistes, Une prière punk n’oublie pas de faire intervenir leurs parents et d’illustrer les entretiens avec de touchantes archives personnelles. Outre les extraits des chansons et des actions de nos héroïnes en colère, les rappels historiques sont les bienvenus et aident à faire le lien entre la Russie d’hier et d’aujourd’hui (la cathédrale du Christ-Sauveur a été dynamitée par les bolcheviks en 1931 et reconstruite après la dissolution de l’union soviétique). Alors que Samoutsevitch sort de taule le 10 octobre 2012, le film stoppe sa narration avant la libération d’Alekhina et de Tolokonnikova le 23 décembre 2013. Aujourd’hui, le patriarche Kirill et le tsar Poutine continuent à se lécher la rondelle comme si de rien n’était. Mais des punk féministes, des « riot grrrls », sont parvenues à faire trembler leur empire. Nos politicards à la diplomatie complaisante feraient bien d’en prendre de la graine. 5/6
